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Directives fabrication et les installations en verre trempé
La fabrication des produits en verre trempé, comme la conception d’ouvrages qui nécessitent leur utilisation et leurs différentes installations, exige de respecter un certain nombre de normes. Ce sont d’ailleurs ces normes qui permettent de distinguer les installations en verre trempé des autres types d’ouvrage en verre. Cette différence est en effet très perceptible lors de la mise en œuvre des vitrages extérieurs attachés (VEA), dont la technique de mise en œuvre est différente des Installations en verre trempé (IVT). En effet, alors que les VEA peuvent se faire avec n’importe quel type de vitrage, les IVT nécessitent absolument les vitrages trempés monolithiques. Le verre trempé est nécessairement THS.
La différence se manifeste au niveau du diamètre des trous. Ceux des VEA sont supérieurs à 35 mm, tandis que ceux des IVT sont compris entre 4 et 40 mm. Par ailleurs, les IVT nécessitent une liaison verre-pièce par carton bakelisé, liège ou n’importe quel autre matériau, alors que les VEA ont besoin d’une liaison verre-pièce par intercalaire, avec pour matériau d’intercalaire l’aluminium ou le plastique. Les différences en tout cas sont nombreuses et perceptibles tant au niveau de l’indépendance des volumes, du serrage, des contreventements, des règles de dimensionnement, qu’au niveau de la limitation de hauteur, etc. Cet article s’intéresse uniquement aux installations en verre trempé. Il sera question d’y présenter les différentes mesures liées tant à la fabrication, au façonnage, à la conception des installations en verre vitré.
Verre trempé : présentation, domaine d’application et références normatives
L’installation en verre trempé obéit à différentes normes, notamment celles relatives à la sécurité et aux dimensionnements. Son utilisation est requise dans les travaux de gros œuvre, dont il est pourtant indépendant.
Domaine d’application et normes
De manière générale, l’installation en verre trempé n’a aucun rapport avec la stabilité du gros œuvre dont elle est complètement indépendante. Elle ne concerne uniquement que les parois verticales et exceptionnellement les parties horizontales ou inclinées. Mais les parties fixes, les portes et les contreventements sont plus spécifiquement concernés par l’installation en verre trempé. Pour la plupart, il s’agit de tous les produits verriers monolithiques, obéissants aux normes NF EN 572-1 à NF EN 572-5.
Pour rappel, la norme NF EN 572 fait référence au verre en tant que produit de base dans la construction. Différentes autres normes s’appliquent ici. C’est le cas des normes NF EN 12150 ou la prEN 14179, toutes les deux en relation avec le verre dans la construction, notamment le verre de silicate sodo-calcique de sécurité. Il convient aussi de citer la NF P 01-012 portant sur les dimensions des garde-corps, la NF P 08-301 qui exige un essai de choc sur les parois verticales de construction et la NF P 78-201 qui s’applique aux travaux du bâtiment en conformité avec la DTU 39.
Présentation de l’installation en verre trempé
En effet, l’installation en verre trempé intervient ici simplement comme enveloppe interne ou externe d’une construction ou comme ouvrage autonome. Il s’agit plus exactement d’une technique de mise en œuvre des produits verriers trempés sur la partie interne ou externe d’un bâtiment. Cette technique est aussi utilisée dans les domaines de l’ameublement, du mobilier urbain ou encore de l’agencement.
Dans le domaine du bâtiment, plus spécifiquement le gros œuvre, la mise en œuvre des produits verriers se fait par serrage. Dans ce cas, on utilise des pièces métalliques pour assembler les éléments verriers entre eux ou pour les fixer au bâtiment. Ces éléments peuvent prendre plusieurs formes dans le gros œuvre. Ils peuvent apparaître sous forme d’installation mixte. Dans ce cas, l’installation se fait selon la norme DTU 39 sur les parties latérales du bâtiment. Le verre trempé est alors associé à des vitrages recuits.
Il peut aussi se présenter comme un élément de sécurité du bâtiment. Il prendra alors la forme d’un matériau résistant aux chocs qui, en cas de bris, se fragmente en minuscules particules sans réel danger. C’est le cas ici du verre de silicate sodo-calcique trempé thermiquement, qui est conforme à la norme NF EN 12150. Suivant cette norme, le verre trempé peut prendre la forme du verre émaillé par sérigraphie. Il peut aussi se présenter sous la forme de verre dépoli, un verre qui se caractérise par l’opacification totale ou partielle de sa surface. L’opacification du verre dépoli peut se faire par abrasion ou par méthode chimique.
Dans le premier cas, elle se fait par jet de sable, dans le second, à l’aide de l’acide. Le verre trempé peut aussi être utilisé pour solidifier une partie ou l’ensemble d’une IVT ou d’une installation mixte. Cet élément verrier servant au renfort de la résistance, de la stabilité et de la rigidité d’une installation en verre trempé, est appelé un contreventement. Il peut se faire soit en une partie, soit en deux parties. Dans d’autres cas, le contreventement peut être remplacé par un stabilisateur, conformément à la norme NF P 78-201 DTU-39. Tout compte fait, pour assembler tous ces éléments verriers entre eux, il est nécessaire de disposer d’une pièce métallique. C’est un dispositif qui permet de fixer, de lier, d’assembler ou de manœuvrer tous les éléments précités entre eux.
Des normes de fabrication et de façonnage des produits verriers
La fabrication, comme le façonnage des éléments en verre trempé, doit respecter les normes de dimensionnement et des différentes techniques de façonnage.
Les tolérances dimensionnelles du verre trempé
Les tolérances sur les dimensions de la découpe du verre trempé respectent la norme NF EN 12150-1. Celle-ci fixe le seuil de tolérance des produits selon un certain procédé. Ainsi, en ce qui concerne les tolérances de fabrication des garde corps en verre feuilleté trempé, on constate que l’épaisseur nominale de chaque produit varie en fonction des dimensions du vitrage feuilleté à fabriquer. Si les règles de coupe ou de découpe sont respectées, il est dès lors possible de procéder au façonnage.
Les techniques de façonnage
Que ce soit le façonnage des bords ou celui des trous, il est nécessaire que ce soit fait en amont du traitement de trempe, parce qu’après ce traitement, le vitrage ne peut ni être dépoli, ni gravé. S’il est recommandé que tous les façonnages se réalisent au moins en JPI (Joint plat industriel), le façonnage des bords peut prendre plusieurs formes. C’est pourquoi, on distingue différents types de joints : AA (Arrêtes abattues) ; JPI (Joint plat industriel) ; JPP (Joint plat poli) ; JAI (Joint arrondi industriel) ; JAP (Joint arrondi plat) ; Joint demi-rond (Poli industriel) ; etc. Les joints arrondis industriels et arrondis plats sont de type quart de rond et sont réalisés uniquement sur les côtes rectilignes.
Pour sa part, le façonnage des trous peut se faire selon différentes techniques : brut, rodé ou bien poli. Le brut de perçage est le plus souvent réservé à des trous de moins de 40mm de diamètre. Au-delà, l’une ou l’autre technique peut être utilisée selon le type d’installation à réaliser. Quant à la forme des trous, on distingue les trous cylindriques, les trous débouchés, les trous fraisés, les trous rectangulaires ou carrés.
- Les trous cylindriques : ils peuvent être standards (moins de 40 mm de diamètre) ou non standards (plus de 40 mm de diamètre). Les règles d’implantation diffèrent selon qu’il s’agit des trous standards ou non ;
- Les trous débouchés : ce qui les caractérise, c’est le trait de scie qui permet de les relier au bord du vitrage ;
- Les trous fraisés : ils se reconnaissent par le diamètre du trou cylindrique ;
- Les trous rectangulaires ou carrés : angles arrondis avec un rayon variable selon le type de joint 5mm (JPI) et 15mm (JPP). Autre chose, aussi bien dans le sens de la longueur que celui de la largeur du vitrage, la distance qui sépare le bord du trou du bord du vitrage doit être équivalente à la moitié de la longueur ou de la largeur du trou. S’il y a deux trous consécutifs, ils doivent être séparés l’un de l’autre par une distance équivalente à la moitié du plus grand côté des trous.
Enfin, il y a le façonnage des encoches, les parties du vitrage qui permettent de fixer les pièces métalliques. On distingue 2 grands types d’encoches : les encoches standards et les encoches non standards. Dans la première catégorie, on retrouve :
- Les encoches d’assemblage ou de fixation (encoches d’angle, encoches de milieu, encoches élargies, décrochements) : elles permettent d’assembler ou fixer les volumes verriers entre eux ou au gros œuvre. Leur diamètre est le plus souvent de 22mm ;
- Les encoches d’équipement : elles servent au montage des pentures, serrures ou des pièces de rotation.
Pour sa part, une encoche non standard ou non courante se caractérise par une ligne droite associée à un arc de cercle dont le diamètre peut être 16 ou 22mm. Outre tous ces éléments, d’autres ouvrages comme les portes (portes sur paumelles, repliables, sur pentures, coulissantes, cloisons accordéon, etc.), les parties fixes ou encore les contreventements peuvent être façonnés avec le verre trempé thermiquement. S’agissant plus spécifiquement du contreventement en verre trempé, pour qu’il soit utilisé à l’extérieur du bâtiment, il doit respecter la norme prEN 14179.
De la conception à l’installation en verre trempé
La conception d’un ouvrage en vitrage trempé sécurit doit être faite de sorte à garantir sa stabilité et son indépendance vis-à-vis du gros œuvre.
Des garanties de stabilité
Une installation est stable dans les conditions suivantes : chaque volume doit être stable par rapport au gros œuvre ; tous les volumes assemblés assurent la rigidité et la bonne tenue mécanique de l’ensemble ; un serrage approprié facilite le glissement des produits trempés dans les pièces métalliques de fixation et enfin, si aucun risque d’effondrement ne doit résulter de la disparition de l’un ou l’autre des volumes. Par ailleurs, pour qu’un ouvrage soit stable, deux conditions sont à respecter. La première, c’est que les organes de maintien doivent être résistants. La seconde, c’est que la conception des portes en verre trempé, qui s’ouvrent de l’extérieur, doit se faire de sorte que ces portes achoppent d’abord sur une pièce spécialement dédiée, avant de continuer ou pas leur course.
Tout compte fait, la mise en œuvre des verres trempés doit éviter autant que possible tout risque de bris, malgré les différentes sollicitations auxquelles ils peuvent être exposés. Les seuls risques doivent être liés aux chocs inattendus ou aux mouvements de l’ouvrage général.
De l’indépendance de l’ouvrage
S’agissant à présent de l’indépendance de l’ouvrage, elle doit tenir compte avant tout de la hauteur de l’installation en verre trempé. Pour une hauteur de moins de 3m, on devrait avant tout s’assurer qu’en cas de rupture des volumes, notamment du contreventement, celle-ci n’entraîne aucunement la chute totale ou partielle du reste de l’installation. Cette précaution mérite aussi d’être prise en cas de rupture simultanée de deux vitrages, dans les cas où la hauteur de l’installation est supérieure à 3 m.
Pour garantir l’indépendance d’une installation en verre trempé, il faut préserver une autonomie de mouvement de la partie supérieure. Mais si l’installation est comprise entre 3 et 6m, cette liberté de mouvement doit être préservée au niveau de la partie basse.
Au total, on retiendra que l’installation en verre trempé requiert le respect des normes de fabrication des produits verriers, que cela concerne le façonnage des bords, le façonnage des trous ou le façonnage des encoches. Ce respect des normes est aussi exigé en ce qui concerne la conception et l’installation de l’ouvrage dont il faut garantir aussi bien la stabilité que l’indépendance vis-à-vis du gros ouvrage. Cependant, Toutes ces mesures seraient insuffisantes si les normes de sécurité ne sont pas respectées. Celles-ci préconisent trois types de sécurité : la « sécurité aux heurts » (P 78-201 DTU-39), qui comprend la visualisation de l’ouvrage, la réalisation des bords libres et des bords protégés ; la « sécurité aux chutes » des personnes dans le vide, en application de la norme NF P 01-012 et dont la norme NF P 08-301 permet de tester la capacité de résistance du vitrage de la protection résiduelle et la « sécurité aux chutes des morceaux de verre », en respect de la prescription P 78-201 DTU-39.
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